Passage biblique du lépreux

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28° Ordinaire (C) Lépreux

Au temps de Jésus la lèpre était ce mal incurable et implacable dont on ne guérit pas, mal qui déforme et défigure, mal rongeur et mystérieux que le médecin est impuissant à guérir. Aussi, dans les villages, s’éloigne-t-on du lépreux, lequel vit à l’écart et doit prévenir chaque fois qu’il s’approche de lieux habités. La lèpre c’est le fond de la misère ! En la guérissant, Jésus montre sa puissance miraculeuse et sa bonté pour les malheureux enfin, en enjoignant aux lépreux guéris de se montrer aux prêtres, pour que la guérison soit officiellement constatée, il les réinsère dans la communauté des hommes. Cependant l’évangile ne nous dit pas qu’ils furent guéris mais qu’ils furent purifiés, parce que, dans la Bible, la lèpre, non seulement défigure le corps mais elle est la punition d’une faute. Elle est le symbole du péché qui défigure l’âme et conduit à la mort. Dieu seul peut guérir de la lèpre comme il guérit le péché. Dans la scène qui nous intéresse, que s’est-il passé exactement ? Nous ne le saurons jamais ! Pourquoi ? Parce que St Matthieu et St Marc, dans leur évangile respectif, parlent d’un lépreux et non de dix ! Le récit de Matthieu est très court et semble résumer celui de Marc plus élaboré. Les intentions des évangélistes sont différentes. Ainsi chez Marc le projecteur est braqué sur Jésus « Il se laisse approcher par le lépreux, il le touche malgré les interdictions de la Loi » Lévitique-13-45-46. Et à la fin, Jésus a symboliquement contracté la fièvre ! En effet nous lisons (concernant Jésus) : « Il se tenait en dehors de la ville, dans des lieux solitaires » Même phrase d’ailleurs qui campe le pestiféré et le lépreux en dehors des murs des cités. Autrement dit, St Marc, récapitulant toute l’œuvre du Christ, veut nous montrer que Jésus s’est « fait péché », qu’il est venu prendre le péché du monde, qu’il est venu prendre en charge notre mal et dès lors se retrouve exclu, condamné…comme il sera exclu, chargé de la croix, condamné…et que, de sa mort, ressuscitera un corps glorieux, dans une ascension où, nous-mêmes, désormais délivrés du péché, nous sommes appelés.
Ainsi, par la foi en Jésus-Christ et en sa mission salvatrice, nous recevons, comme le Samaritain, le seul qui soit retourné vers Jésus, un cœur nouveau ; non plus un cœur avide de demande de bienfaits, mais un cœur libéré et reconnaissant, un cœur qui sait dire : merci ! Ce Samaritain s’est élevé du bienfait jusqu’à son bienfaiteur. Dieu n’est plus le moyen d’obtenir ce qu’il désire mais il devient la fin, l’objet même de son désir : « Va, ta foi t’a sauvé » Et Jésus de souligner qu’il y a plus de foi chez cet étranger que chez les neuf autres, pourtant, tous, fils d’Israël !
Celui qui est guéri de son péché trouve alors la joie, la joie du pardon et de la paix et il rend grâce comme le lépreux de l’Evangile revenu vers Jésus…Parce que, pour remercier, il faut avoir un cœur de pauvre, conscient d’avoir beaucoup reçu : est-ce notre cas ? L’action de grâce est le climat normal, habituel de celui qui se sait aimé de Dieu et sauvé en Jésus-Christ. C’est ce que nous faisons chaque dimanche en célébrant l’Eucharistie ; Eucharistie veut dire action de grâces, « rendre grâces ». Puisse chacune de nos messes et toute notre vie être une Eucharistie permanente. Amen

abbé Roger Vergé
France

Publié dans Christianisme

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